Ulhan et Vizir

Vizir et Ulhan

Bonjour,

C’est avec une profonde tristesse et une immense colère que nous vous annonçons que Vizir a été euthanasié ce lundi 15 décembre 2014 à 16h00.

Cette décision fait suite à de nombreuses années de souffrances et de déchirements. Vizir avait seulement cinq ans. Il était merveilleux, magnifique, gentil et très doux. Seulement voilà, il était atteint d’une arthrose générale le faisant souffrir horriblement. Ses déplacements en étaient devenus lents, douloureux. Il faisait trois foulées de galop, les oreilles plaquées et repassait au pas. Il ne pouvait plus donner les postérieurs car les décharges électriques que l’arthrose lui provoquait étaient atroces. Lui qui avait une crinière si magnifique, un vrai Lusitanien, il se l’était arrachée ! Là également, la douleur à l’encolure était insupportable.

Il y a deux ans, sa mise à l’attelage était prometteuse, puis très rapidement il ne semblait plus comprendre ce que nous lui demandions ou refusait nos demandes. La marche en main devenait difficile. Ne sachant pas ce qui se passait, nous avons continué. Nous l’avons monté, travaillé, attelé … Mais à chaque fois, Vizir semblait comprendre de moins en moins ce que nous voulions. Il a pourtant accepté car Vizir avait confiance.

Au début de cette année, le diagnostique ostéopathique a rapidement montré une atrophie à la hanche droite puis les radiographie ont confirmé ce que nous redoutions. C’était sans appel !

Son frère de six ans, Ulhan, même père, même mère, n’est pas mort mais c’est tout comme ! Lui aussi était confiant, gentil et magnifique. A trois ans et demi, premiers concours, première primes. Puis rapidement, plus rien ne va ! Refus, puis refus, puis encore refus. Boiterie, puis encore boiterie de l’antérieur gauche. Nous avons tout essayé, ferrure acier, aluminium, sabots libres, semelles collées, chaussures. Après chaque essai, Uhlan acceptait nos demandes … pour seulement quelques jours. A cinq ans, là également, le diagnostique était sans appel. Fracture chronique du processus palmaire, les os du membre tout en pagaille, sans alignement. Ce cheval ne pouvait définitivement plus travailler.

Nous l’avons confié et mis au pré avec d’autres chevaux pour une « retraite » anticipée.

Chacun dira que c’est du « vivant », que nous n’y connaissons rien, qu’il fallait faire ceci ou cela, ou mieux encore, qu’il ne fallait pas faire ceci ou cela ! Mais nous n’avons jamais fléchi suite aux railleries et aux commentaires des soi-disant sachants. Au contraire, nous nous sommes formés, nous avons étudié, nous avons travaillé avec des vrais professionnels du comportement animal, de la mécanique articulaire, de la biologie, de l’éthologie scientifique, de l’équitation et de l’attelage.

Aujourd’hui, avec les compétences acquises, nous n’achèterions pas ces deux chevaux, mis au travail beaucoup trop tôt et détruits par ce travail prématuré, comme tant d’autres chevaux.

Cette page se veut informative, non polémique et non revendicative. Et si certains la pensent diffamante, ils se trompent, car toutes ces affirmations sont illustrées, documentées par des comptes-rendus vétérinaires et cliniques et par des radios qui pourraient être utilisés si cela était nécessaire.

Le cheval est un animal paisible qui ne cherche que le confort et la confiance.