C’est l’été, les ouacances, et les balades à cheval avec des chevaux inconnus dans des lieux nouveaux … Comme bien des cavaliers, difficile de résister à l’appel d’une promenade dans des espaces séduisants. Et puis, comment rester tout ce temps sans monter à cheval ???
Voici 5 conseils qui peuvent vous éviter de bien mauvaises surprises, des chutes et leurs conséquences rarement heureuses, n’est-ce pas ?
Bien sûr, avant de vous décider à faire cette promenade, vous avez regardé attentivement l’état général des chevaux, comme celui des installations et du matériel et vérifier les compétences de votre accompagnateur. Tout étant conforme à vos exigences, voilà que l’on vous propose un cheval pour votre sortie …
Avant de le panser et de le préparer, voici ce que je vous conseille de faire IMPERATIVEMENT avant d’imaginer le monter. Cela ne va vous prendre que quelques minutes et cela peut vous sauver la vie, rien que ça !
Prenez le temps de lire ces exercices, regardez bien les photos, et mieux encore, apprenez à les réaliser avec des chevaux que vous connaissez – ou venez les apprendre à l’Ecole du Cheval Autrement ou demandez-nous de venir vous les apprendre chez vous …
Mais ne montez JAMAIS un cheval qui ne répond pas positivement à ces 5 demandes !!!
1 – Toucher le cheval qui reste immobile, disponible, attentif et détendu …
Le cheval, attaché ou non, ayant son licol, vous vous assurez que vous pouvez le toucher sur tout le corps, le ventre, le passage de sangle, la tête, le dos (en insistant sur la ligne des vertèbres). Vous passez aussi votre main sous la queue, plat de votre main vers le sol, pour voir si vous pouvez lever la queue aisément. Si oui, le cheval est détendu (la queue est « laxe »). Sinon, le cheval est tendu, stressé ou en douleurs.
Si le cheval bouge alors que vous le touchez, baisse les oreilles, voire tente de vous mordre, si sa queue reste plaquée, ne le montez pas ! Peu importe les raisons de ces comportements, vous ne seriez pas en sécurité sur son dos.
2 – Prendre les 4 pieds sans que le cheval ne se défende …
Avant même de curer les pieds, vous vous assurez que le cheval accepte de les donner aisément, sans rétiver, sans jamber (= sans envoyer l’antérieur vers l’avant), sans bouger, sans enrouler son encolure vers vous, oreilles baissées.
Si vous ne pouvez pas prendre les pieds, plus encore si le cheval refuse de ne donner qu’un seul pied, ne le montez pas ! Il y a de fortes probabilités que le cheval ait mal au dos et cela pourra se traduire par des « coups de cul » qui ne seront pas « de joie » mais bien de souffrance. Et vous risquez d’aller goûter la fraîcheur de l’herbe … ou la dureté des cailloux !
3 – Passer la longe (ou votre veste, ou le tapis de selle) sur tout le corps du cheval, détendu, calme et attentif …
Vous allez passer l’objet choisi sur tout le corps du cheval, le dos, les postérieurs, la tête, l’encolure, doucement puis un peu plus fermement. Durant la balade, vous pouvez avoir besoin de retirer une veste ou un pull, de sortir un mouchoir ou une carte et ces objets peuvent vous échapper et se retrouver brusquement sur le corps du cheval qui pourrait alors réagir trop vivement pour votre sécurité …
Si le cheval refuse ces contacts, monte brusquement son encolure et sa tête, fouaille de la queue, bouge et tente d’échapper aux contacts, ne le montez pas ! Ce cheval n’est pas prêt à affronter les aléas des balades. Et il y a fort à parier que vous auriez bien des difficultés à le seller calmement et dans le confort …
4 – Le cheval sait céder à la pression …
Vous vous placez parallèle à la tête du cheval, un peu en avant de l’épaule, en regardant dans la même direction que lui et en laissant un peu d’espace entre lui et vous. En posant votre main sous l’auge, sur l’attache du licol, vous exercez une pression légère vers le bas. Le cheval doit « suivre » votre demande et baisser la tête jusqu’au sol. Vous ne tirez pas, vous ne relâchez pas votre pression tant que le cheval ne cède pas, vous ne mettez pas non plus davantage de pression pour l’obliger à baisser la tête.
Ne restez pas trop près du cheval … J’en garde un mauvais souvenir : un cheval qui a jambé brutalement, son pied retombant sur le mien, manifestant ainsi une intense douleur au garrot …
Si le cheval cède, il saura s’arrêter à une demande légère, même à vive allure. S’il ne cède pas, voire se défend, relève la tête brutalement, bouge, tente d’échapper à votre demande, il sait s’arrêter mais il ne sait pas que son confort est dans la cession à la pression. En cas de « panique », vous ne pourrez pas l’arrêter … Il vaut mieux aussi ne pas attacher ce cheval, il pourrait « tirer au renard ».
Merci à Andy Booth qui insiste sur la nécessité de cet apprentissage pour tous les chevaux. Grâce à cela, nos jeunes chevaux qui savent tous « céder à la pression » n’ont jamais « appris » à être attachés et, lorsqu’ils l’ont été pour la première fois, ils ont su immédiatement aller vers l’attache plutôt que de tirer contre elle. Si le cheval ne cède pas à la pression, ne le montez pas, vous seriez en danger.
5 – Le cheval sait suivre une sensation …
Si vous avez la chance de disposer d’une longue longe (+ de 3m50), vous passez la longe (qui est attachée à l’anneau du licol) sous l’encolure du cheval de façon à ce qu’elle se trouve sur le côté du cheval où vous n’êtes pas. Vous la faites glisser le long du corps jusqu’à la croupe et vous la placez en haut des postérieurs.
Vous vous reculez jusqu’à l’extrémité de la longe, perpendiculaire à la croupe du cheval et vous exercez une légère pression qui va amener la tête du cheval à l’opposé de vous, en incurvation. Le cheval suit cette sensation et fait demi-tour pour vous faire face. Il le fait calmement, parfois en s’interrogeant un peu (il s’arrête) parce qu’il ne vous voit plus. Il peut être monté en sécurité, il suivra votre main calmement, sans résister.
Si vous disposez d’une longe courte (« normale » !), vous vous placez devant le cheval, à 1m50 environ, vous ouvrez votre bras à droite par exemple et vous vous penchez vers l’épaule gauche du cheval, pour l’envoyer sur un cercle autour de vous. Vous ne bougez pas, c’est le cheval qui doit suivre la demande de votre longe.
Dans les deux cas, si le cheval se défend, secoue la tête, recule, ne le montez pas. Il ne saura pas suivre votre main, même douce et il résistera si vous durcissez votre main (ce qu’il ne faut jamais faire bien sûr). Vous ne seriez pas en sécurité.
Le cheval refuse une seule de ces demandes, et dans l’ordre proposé (échec en 1, on arrête – réussite en 1 et échec en 2, on arrête, et ainsi de suite), vous le rendez poliment à votre accompagnateur. Ne craignez pas les moqueries, les quolibets, les « vous n’y connaissez rien », les « t’as juste peur », ce sont votre corps et votre vie qui sont en jeu, pas celle des moqueurs !!!
Vous risquez de vous rendre compte que bien des chevaux ne peuvent pas être montés en toute sécurité. C’est dommage … Ce ne serait pas si difficile de les aider à accepter les cavaliers dans le confort et la confiance. Mais, en attendant qu’ils apprennent, mieux vaut vous abstenir de monter sur leur dos …
Le cheval sait répondre positivement à ces 5 demandes, vous pouvez partir en balade sereinement, avec votre casque évidemment, et même si tout peut toujours arriver ( !!!), vous avez avec vous un cheval capable de vous écouter, de vous comprendre et de rester avec vous en toutes circonstances. Vous ne serez pas un « cavalier clandestin » !
Alors, bonnes balades de ouacances …
Dans le respect du cheval, le confort et la confiance …
Et merci à notre mannequin Dobbin, hongre Gypsy Cob de 14 ans.
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