Stage du 23 février 2019 au Cheval Autrement …

Qui veille ?

Aller dans le pré pour observer les chevaux.  Dobbin est au foin, Isba au repos non loin de lui.  Nous nous installons, il fait beau, l’herbe est quasi sèche, le foin sent bon, les filles se posent, deux d’entre elles s’allongent.  Isba nous rejoint, elle vient se placer tout près d’elles tandis que Dobbin continue de manger.

Qui veille ? Isba, sûrement, qui ne va pas bouger durant tout ce temps de calme contemplatif, en prise avec les bruissements de la nature, le chant des oiseaux, les machouillements de Dobbin, les respirations profondes.  Les yeux se ferment, les têtes se posent dans les mains, les corps se détendent.

Nous n’allons jamais au pré lorsque les chevaux sont couchés, nous les laissons profiter pleinement de ce moment rare.  Mais nous aimons s’ils viennent se coucher près de nous, nous confiant alors la veille de leur repos. Ici, c’est Isba qui vient veiller sur le repos des filles, attentive et détendue.  Et les filles se confient à elle, comme elles ne l’ont encore jamais fait.

Personne ne touche personne, ni les humains les chevaux, ni les chevaux les humains.

Nous « valons cheval »[1], dans cette proximité confiante et confortable.  Notre présence ne trouble rien de l’activité des chevaux.  Nous sommes là, nous sommes avec eux et Isba choisit d’être avec nous.  Nous n’obligeons rien, et Dobbin continue son repas, près de nous.

Ici et maintenant, sans rien attendre, sans rien demander, sans rien craindre, juste sentir, écouter, respirer.  Méditation en pleine conscience quasiment.  Première expérience de cet abandon (au sens de « s’abandonner ») au plus près des chevaux pour les filles qui vivent ce moment comme un cadeau que leur font les chevaux.

Chevaux et humains sont ici « en relation », reliés sans contact physique mais en présence les uns aux autres. N’est-ce pas ce dont nous rêvons lorsque nous approchons les chevaux ?  Et parfois, le rêve se réalise …

[1] – Merci à Véronique de Saint-Vaulry pour cette belle expression qui dit si bien que nous pouvons, nous les humains, être acceptables pour nos chevaux si nous leur sommes pleinement attentifs …